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RedOne, le golden boy marocain de la pop music

RedOne est le premier musicien africain auréolé de deux Grammy Awards. 

A la maison, les neuf frères et sœurs jouaient d’un instrument différent, mais jamais en même temps. « Heureusement ! Parce qu’il y avait tous les styles : du rock, de la soul, de la musique traditionnelle… Moi j’aimais les Beatles et Led Zeppelin », raconte RedOne. De son enfance, Nadir Khayat – son vrai nom – se rappelle beaucoup de notes de musique, une mère enseignante, un père professeur de littérature au lycée de Tétouan, et la mer Méditerranée au bout de la rue. La « positive attitude », ça ne s’invente pas.

Nadir grandit heureux, accroché à sa guitare, il chante Bob Dylan et Stevie Wonder. Un jour sur la plage de Mdiq, il croise le futur Mohammed VI – qui n’a pas encore succédé à son père le roi Hassan II du Maroc. « Je suis musicien, j’écris mes chansons et j’ai un rêve ! » Le prince lui répond : « Surtout n’abandonne jamais. » Nadir retient le conseil. Il va passer sa vie à exploiter ce talent de mélodiste, ce sens du rythme et cette envie de partager son « énergie positive ». Mais le secret de la réussite est ailleurs. « Quand les jeunes me demandent si je peux les rendre célèbres, je leur dis trois choses : il faut maîtriser son instrument, s’intéresser à l’histoire de la musique et, le plus important, croire en ses rêves. C’est aussi grâce aux encouragements de mes proches, que j’ai pu réussir ».

A 19 ans, il choisit la Suède, s’envole vers la Mecque de la pop, la patrie du groupe Abba et de Roxette. « Je pensais que ce serait facile, mais ça ne l’a pas été. » A Stockholm, il enchaîne les petits boulots et se glisse le soir dans le snack d’un copain pour y dormir. Avec sa guitare pour seul compagne, il compose et se rêve un avenir de star dans le froid, au milieu des odeurs de friture. Pas question de « retourner à la maison comme un loser ». Nadir fait le tour des bars, chante partout où il le peut. Il rencontre un bassiste, un guitariste et un batteur avec qui il monte son premier groupe, Subculture. Le temps de comprendre que son truc n’est pas tant la scène que l’écriture de mélodies. Il compose pour les uns et les autres, écrit une chanson au titre prémonitoire, « Joyful Life », qui lui apporte une belle notoriété en Suède. De retour au Maroc, il reste un inconnu : « Ça me tuait ! » Un été, à Tétouan, il confie à sa sœur son envie de se lancer aux Etats-Unis.

Source :Paris Match